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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 09:26

Beau titre, n'est-ce pas ? On dirait un peu un début de haïku ...

Si j'ai souhaité vous parler de ce film, c'est que son réalisateur, Pierre Földes, est plus que probablement d'origine hongroise. En effet "Földes" vient de "föld", la terre, et pourrait donc vouloir dire "terreux" ... ou "terrestre" ?

Mais avant de vous parler de ce beau film d'animation, je voudrais vous faire part d'une expérience tout-à-fait étrange et inédite pour moi : j'ai assisté à cette séance, absolument seul dans la salle ! Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé ? J'ai donc attendu le début du film, avec tous ces fauteuils vides, devant, derrière et tout autour de moi ... Un sentiment très ambigu s'est alors fait jour : d'un côté je me sentais aussi puissant qu'un riche milliardaire à qui on offrait une projection privée, et de l'autre je n'en menais pas plus large qu'un spectateur clandestin. D'un côté ouverture maximale embrassant tout l'espace, de l'autre fermeture jusqu'à vouloir disparaître ... Etrange, non ?

Et puis le film a commencé, enfin. Comme vous l'avez sûrement deviné au titre, il est basé sur des nouvelles de Haruki Murakami. Et en effet l'action se passe à Tokyo en 2011, quelques jours après un terrible séisme et le tsunami ayant dévasté la centrale nucléaire de Fukushima. Pourtant, rien de "japonisant" dans les décors ni même dans la physionomie des personnages, à part des yeux tout juste bridés. Bien sûr il y a leurs noms : Komura, employé de banque, sa femme Kyoko qui n'arrête pas de regarder la télé, fascinée par les infos sur le tremblement de terre, son collègue Katarigi, empêtré dans un dossier de recouvrement de prêt d'un montant faramineux. Et ces trois-là vont vivre un séisme qui va bouleverser leurs vies.

D'abord Kyoko, dont la télé est tombée en panne, s'en va. Elle abandonne Komura, qu'elle a méchamment comparé à une bulle d'air. Celui-ci va donc flotter un moment, deci delà, chez sa sœur d'abord puis dans le nord du Japon pour y porter une mystérieuse boîte noire. Quant à Katarigi, il trouve en rentrant chez lui un soir une grenouille verte géante qui insiste pour se faire appeler Frog. Elle l'a choisi pour l'aider à empêcher un nouveau tremblement de terre à Tokyo. Mais pour cela il faudra combattre un ver souterrain géant et très en colère, niché dans le sous-sol de la banque.

On le voit donc : ici la part de l'imagination est grande, tant du côté de l'auteur que de celui des personnages. Ceci est encore renforcé par le côté onirique, presque fantasmatique, de la narration : les "figurants" des scènes de rue ne sont que des silhouettes, des fantômes pour ainsi dire. Et pourtant Frog, qu'on pourrait croire tout droit sortie de l'esprit de Katarigi, arrive bel et bien à résoudre le casse-tête de l'emprunt en intimidant les responsables de la compagnie indélicate, ce qui vaudra une promotion substantielle au comptable. Et pourtant le tremblement de terre n'a pas eu lieu ...

Mais hélas aucune grenouille verte n'est venue s'asseoir sur un siège non loin de moi ...

Szia !

 

 

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