Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 23:12

Ainsi donc, en cet été 2022, nous avons traversé la frontière austro-hongroise au niveau de Kőszeg, parce que notre destination précise était Bükfürdő, station thermale bien connue des Hongrois (en hongrois "fürdő" veut dire "bain") .

Oui mais pourquoi justement là ? Il faut vous expliquer qu'au début des années 80 s'y est mis en place un système de "propriété coopérative", à mi-chemin entre la collectivité et l'individuel. De quoi s'agissait-il ? Les gens qui en avaient les moyens pouvaient acheter un "droit de jouissance" de 4 semaines par an pour un appartement situé dans un immeuble géré pour l'assemblée des propriétaires. C'est ce qu'a fait le papa de Ma Douce, et donc chaque année (mais pas toujours aux mêmes dates, il y a une rotation basse/haute saison) les membres de la famille ou des amis peuvent occuper pendant quelques jours un appartement complètement équipé, style "Appart/hôtel".

Voici l'entrée de l'immeuble : 

un rien socialiste tout de même !

C'est sûr que quand on entre, on est un peu surpris : de grands couloirs, des salles communes pour la télé, des salles de jeux pour les enfants, ... Mais quand on pénètre dans "sa" chambre, on ne peut qu'être satisfait par la grandeur des pièces, l'équipement et le calme, le calme surtout si nécessaire après tous ces jours de visites, d'agitation et d'autoroutes ! Mais quoi faire à Bükfürdő ? Bien sûr il y a les bains, qui étaient complètement en travaux et presque inatteignables. Il y a un petit train touristique qui ne désemplit pas. Il y a des petites voitures à pédales :

Il y a le cabinet de l'esthéticienne, pour lequel il faut prendre rendez-vous bien longtemps à l'avance. Bref, ce n'est pas le tout d'être à Bük, il faut aussi s'y occuper ! Pour notre part, délaissant la grande attraction des bains, nous nous sommes contentés d'une "sószoba", c'est-à-dire d'une "chambre à sel" :

On y reste une demi-heure, à respirer des vapeurs supposées bénéfiques, et c'est censé améliorer les problèmes respiratoires. Honnêtement on n'a pas trop vu la différence entre "avant" et "après", peut-être qu'il faudrait faire une cure ?

Alors on s'est baladé à la découverte de la région... Nous sommes allés à Sopron tout d'abord, pour revoir un ami et sa famille. Sur la route nous nous sommes arrêtés à Sopronhorpács, parce qu'il y avait une petite église romane, avec de la jolie pierre :

Le lendemain nous avons décidé d'explorer les alentours du lac Fertő (Neusiedler See en allemand et patrimoine mondial!), situé à cheval entre l'Autriche et la Hongrie. Au bord d'une toute petite route (où nous avons cherché en vain d'anciens miradors) nous avons fait une rencontre assez étonnante, celle d'une dame qui tenait un stand de produits locaux, à peu près au milieu de nulle part :

A gauche, du vin et du miel, à droite des fruits : raisins, ... Au fond la petite maison ...

Elle était toute gentille, cette dame, et toute contente de discuter avec du monde ! Peut-être que cela ne lui arrive pas tous les jours ... En plus on lui acheté plein de choses : une bouteille de vin rouge (le vin de Sopron est assez réputé), un pot de miel, du raisin, et aussi une crème de pépins de raisin dont Ma Douce pensait le plus grand bien. Nul doute qu'elle avait bien gagné sa journée ! Elle nous a donné le conseil d'aller visiter Ruszt ou Rust, en Autriche, que nous ne connaissions pas ...

Alors nous avons continué notre route ... Elle nous a d'abord menés jusqu'aux grandes carrières de Fertőrákos qui nous ont rappelé les carrières de tuffeau aux environs de Saumur.

Ces carrières (comme celles de tuffeau d'ailleurs) semblent aujourd'hui abandonnées et ne plus servir qu'au divertissement de touristes comme nous. Un concert de rock s'y préparait cependant mais un cerbère nous a empêchés de l'approcher ... On nous avait promis également le fameux "pique-nique pan-européen" qui s'était tenu là en août 1989, préfigurant la chute du Mur. Mais ou bien c'était un attrape-gogo ou bien nous avons mal compris car voilà tout ce que nous avons trouvé sur le chemin qui faisait le tour des carrières :

Le pique-nique paneuropéen s'était tenu plus loin, et ce ne fut pas si évident de découvrir ce lieu de mémoire ... Nous sommes donc arrivés à la frontière autrichienne, la première qui fut ouverte en 1989 :

Au fond, à gauche, il y avait une petite cahute où se tenaient deux garde-frontières ...

Il faisait très chaud : peut-être est-ce pour cela qu'il y avait si peu de monde ? Nous l'avons déjà remarqué ailleurs : les vestiges du bloc communiste n'attirent pas les foules ...

C'est pourtant assez bien présenté : des restes de fil barbelé, un bout du "vrai mur" de Berlin :

une grande esplanade avec un grand monument

et puis un centre de documentation (où il faisait frais) assez bien fait. Il y avait en particulier une exposition photos des plus parlantes :

il y avait aussi des passeports paneuropéens qu'on pouvait emporter ...

Il ne nous restait qu'à suivre le pourtour du lac pour arriver à Ruszt ... Nous avons croisé une cigogne :

Pourquoi est-ce qu'on aime tant les cigognes ? A cause des bébés qu'elles apportent ? De la façon dont elles marchent ? Dont elles volent ? A chaque fois qu'on en voit une, c'est une émotion ... On a le sentiment d'une rencontre exceptionnelle, genre de celles qui vous portent chance ... Pourtant ce n'est pas très beau, une cigogne, même si on peut lui reconnaître une certaine classe, à cause de son frac noir et blanc. Et puis l'avez-vous déjà entendue "chanter" ? Une horreur ! La pie à côté c'est du Caruso ... Oui mais voilà, les bébés ...

Ce que nous ne savions pas c'est que Ruszt est la "capitale des cigognes". Il y en partout ! Dans les prés :

Du jamais-vu : un "troupeau" d'une vingtaine de cigognes !

Mais aussi sur pratiquement chaque cheminée de la ville :

et quelquefois on y est à l'étroit !

Tout cela très typique, très bien conservé, même les merdes de cigognes ... Plein de jolies maisons anciennes, de rues pavées, de places qui ne le sont pas moins ...

Après toutes ces émotions (et un verre de bière bien fraîche), nous sommes rentrés à la maison ...

Le lendemain nous avons décidé d'aller à Szombathely. C'est une ville historique (Saint Martin y est né au temps de la Pannonie), et ce n'était pas loin.

Il y avait un vent terrible à Szombathely, à tel point que complètement étourdis nous avons dû nous réfugier dans la voiture pour manger nos œufs durs ! Et puis il faut bien le dire : le début fut un peu décevant. Eglise fermée, lieu d'information fermé, grandes avenues tempêtueuses à angles droits, nous étions loin du charme de Ruszt !

la statue représente Saint Martin, ex-soldat romain, en train de baptiser sa mère

Mais heureusement, en tant que voyageurs expérimentés, nous ne nous sommes pas découragés et, les œufs durs nous ayant requinqués, nous avons poursuivi notre exploration ... Et bien nous en a pris car la suite fut bien meilleure ! Nous avons d'abord visité le palais de l'évêque, guidés par un jeune homme qui semblait prendre sa mission à cœur ! Beaucoup de magnificence dans les décors, les objets, les collections ... Ce qui m'a le plus frappé c'est un salon où l'évêque recevait ses invités au milieu de murs couverts de gravures représentant Rome :

mais certaines d'entre elles étaient un peu "lestes" ...

Et puis ce fut, je pense, le "clou" de notre visite à Szombathely, nous avons découvert le musée appelé "Iseum" :

Un très beau musée, dont le nom vient de celui d'Isis, parce que c'est là que fut découvert le plus grand sanctuaire dédié à une divinité égyptienne en Hongrie. Le temple enserré par les autres bâtiments n'est qu'une réplique assez bien faite. Et une fois de plus, nous qui avons la chance de voyager nous sommes frappés par le syncrétisme, l'interpénétration des religions, des peuples et des cultures alors que tant d'autres aujourd'hui voudraient les étiqueter, les cloisonner, les "parquer" en quelque sorte ...

Vue prise depuis l'entrée du temple : à droite la synagogue et le musée d'art moderne ...

Puis ce fut la fermeture et le soir qui tombait déjà ... N'oublions pas qu'à l'est les jours sont beaucoup plus courts ! Avant de quitter Szombathely nous avons pu admirer la "tűztorony" (la tour de feu) qui servait probablement à alerter la population en cas d'incendie :

Et c'est ainsi que se sont terminés notre séjour à Bük, et la découverte de ses environs ...

Il était temps d'affronter Budapest et ses chaleurs féroces !

Partager cet article
Repost0

commentaires