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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 13:28

HYMNE NATIONAL HONGROIS


A magyar nép zivataros századaiból
Isten, áldd meg a magyart
Jó kedvvel, bőséggel,
Nyújts feléje védő kart,
Ha küzd ellenséggel;
Bal sors akit régen tép,
Hozz rá víg esztendőt,
Megbűnhődte már e nép
A múltat s jövendőt !


Őseinket felhozád
Kárpát szent bércére,
Általad nyert szép hazát
Bendegúznak vére.
S merre zúgnak habjai
Tiszának, Dunának,
Árpád hős magzatjai
Felvirágozának.


Értünk Kunság mezein
Ért kalászt lengettél,
Tokaj szőlővesszein
Nektárt csepegtettél.
Zászlónk gyakran plántálád
Vad török sáncára,
S nyögte Mátyás bús hadát
Bécsnek büszke vára.


Hajh, de bűneink miatt
Gyúlt harag kebledben,
S elsújtád villámidat
Dörgő fellegedben,
Most rabló mongol nyilát
Zúgattad felettünk,
Majd töröktől rabigát
Vállainkra vettünk.


Hányszor zengett ajkain
Ozmán vad népének
Vert hadunk csonthalmain
Győzedelmi ének!
Hányszor támadt tenfiad
Szép hazám, kebledre,
S lettél magzatod miatt
Magzatod hamvvedre !


Bújt az üldözött, s felé
Kard nyúlt barlangjában,
Szerte nézett s nem lelé
Honját e hazában,
Bércre hág és völgybe száll,
Bú s kétség mellette,
Vérözön lábainál,
S lángtenger fölette.


Vár állott, most kőhalom,
Kedv s öröm röpkedtek,
Halálhörgés, siralom
Zajlik már helyettek.
S ah, szabadság nem virul
A holtnak véréből,
Kínzó rabság könnye hull
Árvák hő szeméből !


Szánd meg Isten a magyart
Kit vészek hányának,
Nyújts feléje védő kart
Tengerén kínjának.
Bal sors akit régen tép,
Hozz rá víg esztendőt,
Megbűnhődte már e nép
A múltat s jövendőt !

 

Vous voilà bien avancé-e-s, n'est-il pas vrai ? Allez, je vous livre la version française :


Bénis le Hongrois, Ô Seigneur,
Fais qu'il soit heureux et prospère,
Tends vers lui ton bras protecteur
Quand il affronte l'adversaire!
Donne à qui fut longtemps broyé,
Des jours paisibles et sans peine;
Ce peuple a largement payé
Pour les temps passés ou à venir.


Aux Carpates, sur ton conseil,
Nos aïeux osèrent s'étendre.
Quelle belle place au soleil
Tu aidas nos pères à prendre !
Aussi loin de la Tisza
Et du Danube le flot danse,
Aux fils héroïques d'Arpad,
Tu as prodigué l'abondance...


Tu fis onduler, à l'instar
Des mers, les épis dans nos plaines,
Et tu permis que du nectar
De Tokay, nos coupes soient pleines.
Grâce à toi, nos drapeaux ont pu
Flotter chez le Turc en déroute,
Les murs de Vienne être rompus
Par Matyas et ses noires troupes.


Hélas ! nos fautes, trop souvent,
Ont fait éclater ta colère,
Et de tes nuages ardents
Tu as fait jaillir le tonnerre.
Alors ce furent les Mongols,
Leurs dards sifflants et leurs pillages,
Puis le Turc qui sur notre col
Posa le joug de l'esclavage.


Que de fois, sur l'amas sanglant
Des cadavres de nos armées,
Par les cris orgueilleux d'Osman
La victoire fut proclamée!
Que de fois, Ô patrie, enfin,
Tes propres enfants t'attaquèrent!
Et par leurs crimes, tu devins
L'urne funèbre de leurs frères.


Fuir ! Mais d'asile il n'est point
Contre le fer et sa furie.
Dans son propre pays, en vain
Le fuyard cherchait sa patrie.
Il allait par monts et par vaux,
Pour compagnon, douleur et doute,
Pour horizon du sang à flots,
Et des flammes pour clef de voûte.


Là, ces ruines furent un fort,
Autrefois y régnait la joie.
A sa place, un râle de mort
Et des plaintes de cœur qu'on broie.
La liberté ne fleurit point,
Hélas dans le sang des victimes!
Les yeux de l'orphelin sont pleins
Des pleurs de ceux que l'on opprime.


Prends pitié du Hongrois, Seigneur !
Si souvent il fut dans les transes !
Tends vers lui un bras protecteur
Dans l'océan de ses souffrances !
Donne à qui fut longtemps broyé
Des jours paisibles et sans peines.
Ce peuple a largement payé
Pour les temps passés ou qui viennent.

 

Voilà voilà ... beaucoup moins cosy, n'est-ce pas ? Et quand on pense que cet hymne fut écrit en 1823, c'est-à-dire AVANT la Révolution de 1848 (écrasée par les Autrichiens et les armées russes du tsar), AVANT la guerre de 14-18 (perdue aux côtés des Autrichiens, puisque c'était la monarchie "austro-hongroise"), AVANT le traité de Trianon qui s'en est suivi, amputant la Hongrie des 2/3 de son territoire, AVANT la guerre de 39-45 (perdue aux côtés des Allemands, mais là encore il semble que les Hongrois n'ont guère eu le choix), AVANT la Révolution de 1956 (écrasée par les troupes soviétiques), ben mince, on peut se demander s'il est sourd, le Bon Dieu, ou quoi ! Ou peut-être qu'Il ne comprend pas bien le hongrois ?

Car, vous l'aurez remarqué, il s'agit bien d'une prière. Il est intéressant d'ailleurs de remarquer que cette prière est restée en vigueur, même aux glorieux temps de l'ère socialiste. Il y a bien eu une tentative pour faire écrire un hymne nouveau, mais cet essai a vite avorté ... allez savoir pourquoi ...  

Alors, de quoi nous parle ce texte ? Eh bien en quelque sorte il fait la revue de quelques faits historiques, dont l'enchaînement conduit au quasi-anéantissement. Au début, tout va bien : les tribus d'Árpád s'installent entre le Danube et la Tisza, les premiers Hongrois se goinfrent de blé en buvant du Tokay, c'est le paradis ! Après ça commence à se bagarrer avec le roi Mátyás qui tape dur sur les Turcs et sur les Autrichiens. Mais voilà, ça ne dure pas. Mátyás disparu, c'est la grosse bagarre pour la succession et les Turcs en profitent pour revenir à la charge : ils occuperont le pays, jusqu'à Buda et au-delà, pendant pratiquement un siècle et demi. Et puis toutes ces luttes intestines, ces essais de révolte contre l'occupant autrichien, chacun alors choisissant son camp, le frère se battant contre le frère ...

Cela me rappelle un livre que je viens de finir : "Les trois fils de Coeur-de-Pierre" de Jókai, un écrivain "classique" de la littérature hongroise. Ce livre raconte la Révolution de 1848 et son écrasement. Un chapitre m'a particulièrement frappé : il y est dit que le 20 juin 1849, un pasteur du nom de Bertrand Lánghy a rassemblé une armée citoyenne pour s'opposer à l'avancée des troupes du Tsar. "Ils" ne devaient pas franchir la Tisza. Mais dans le ciel apparaît un phénomène extraordinaire et rarissime : un double halo solaire. Constatant que ce signe commence à provoquer un sérieux "coup de mou" au moral de ses troupes, le brave Bertrand s'empare du drapeau à croix rouge, monte sur une petite butte, et fait un beau discours ... à Dieu. Il le conclut en ces termes : "Seigneur, si vraiment c'est notre soleil qui doit disparaître aujourd'hui, et que celui qui reste c'est celui des adversaires de la liberté, alors je t'en prie, Seigneur, fais qu'à l'instant même je ne vive plus". Eh ben pour une fois le Seigneur comprend le hongrois : le pasteur, frappé d'apoplexie, est tombé et il est mort, alors. Du coup, la troupe, trop dégoûtée, a jeté au loin faucilles et marteaux, et s'en est retournée chez elle. Les Russes ont pu franchir la Tisza. On connaît la suite ...Est-ce que ce personnage a réellement existé ? Des recherches sur Internet n'ont conduit qu'au personnage du roman. Mais ce qui me paraît le plus important ici, c'est bien sûr le rôle joué par Dieu, qui semble désavouer le combat pour l'indépendance et la liberté et qui met fin, d'un seul coup, à ce beau rêve ...

 

Pour vous remonter un peu le moral, vous pouvez écouter cet hymne sur Youtube :

http://www.youtube.com/watch?v=SR6Z0X9ALgA

 

Vous allez voir, enfin entendre, c'est vachement beau !


Salut !

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