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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 20:55

Sziasztok !

 

Eh oui ! nous l'avons refait ! aller et retour entre France et Hongrie avec notre petite C3, qui a parcouru pas moins de 4376 kilomètres pour cela, mais il est vrai que nous avons fait quelques détours !!!Et Ma Douce a fait 1400 photos ...

 

Prenons les choses dans l'ordre : le voyage aller tout d'abord ... de Paris au lac Balaton ...

Jour 1 : Paris ---> Saint Dié des Vosges

Nous sommes d'abord allés à Paris pour chercher Judith, une vieille amie de 88 ans, que nous devions déposer dans un hôtel près d'Innsbruck. Le matin, nous prenons la route plein Est et notre premier arrêt est pour une curieuse petite ville, Vitry le François. Elle fait partie de ce qu'on peut appeler les "villes idéales", conçues entièrement d'après une idée, en l'occurrence celle de François 1er. Ceci explique la présence de la salamandre dans le blason de la ville, ainsi que sa devise : "Nutrisco et extinguo". Après une petite visite dans la "cathédrale" nous repartons vers Nancy où nous nous arrêtons plus longuement, en particulier sur la fameuse place Stanislas. Le temps s'est levé, le soleil est un peu chaud et nous laisse le temps d'admirer fontaines, grilles et balustres qui sont comme un avant-goût de tout le baroque qui nous attend...

 

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Une bien jolie place, c'est sûr ...


Mais un coup d'oeil ici et là nous fait découvrir que Nancy c'est aussi bien autre chose et que, probablement, nous y reviendrons pour compléter notre exploration de cette jolie ville. Nous continuons ensuite, toujours vers l'Est, jusqu'à Saint Dié des Vosges où nous avons réservé une chambre d'hôtel. Le soir, comme c'est mon anniversaire, j'ai droit à un restau sympa au bord de la Meurthe, avec cadeaux, gâteau et soufflement de bougie !

Jour 2 : Saint Dié des Vosges ---> Ravensburg (Allemagne)

Avant de repartir nous visitons Saint Dié, dont nous apprenons que c'est la patrie de Jules Ferry ! Nous allons au musée, très joli, puis à la cathédrale de grès rouge, dynamitée par les Allemands en 1944. Il faut aller voir l'église primitive romane qui se situe au fond, après avoir traversé un cloître gothique. En sortant nous découvrons un tilleul du 13ème siècle, miraculeux survivant de la folie des hommes ! Enfin, comme Judith et Ma Douce sont des groupies de Le Corbusier (auquel, à force, je commence à m'intéresser) nous faisons un détour par une usine de bonneterie qu'il a construite et qui fonctionne toujours : encore une miraculeuse survivante !

Nous traversons les Vosges par un tunnel de presque 8 kms de long mais à la sortie il nous est malheureusement impossible de visiter Sélestat, complètement bouclée pour cause de fête au village. Avec la météo qu'il fait, bon courage à nos amis Alsaciens ! Ensuite, c'est la frontière, presque indétectable, puis Freiburg puis la Forêt Noire (Schwarzwald) et ses pentes couvertes de sombres conifères. Nous arrivons à Donaueschingen où nous comptons bien nous émerveiller devant la source du Danube : une fois encore, la visite s'avère impossible à cause de travaux sur le site qui ont entraîné le bouclage de tout le périmètre !

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Cela commence à devenir frustrant !

 

Nous tournons donc nos roues vers le Bodensee (ou lac de Constance) et cette fois nous pouvons faire découvrir à Judith toute la splendeur baroque de l'église de Birnau que nous avons visitée l'été dernier. L'avantage avec le baroque, c'est qu'on peut difficilement s'en lasser étant donné tout ce qui nous est offert à voir !

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  Ah ... la magie de Birnau ... !


Pour finir cette journée nous aurions bien aimé visiter un peu Ravensburg, petite ville fortifiée qui a l'air bien intéressante, mais impossible de trouver un endroit où se garer dans la vieille ville et avec les cordes qui tombent, Judith qui est un peu fatiguée ... nous préférons nous replier dans nos appartements ... qui s'avèrent situés dans une ancienne brasserie reconvertie en auberge. Il y a là sept femmes mûres et bruyantes, qui mangent et boivent en riant. Nous essayons donc d'en faire autant mais je ne vous dis pas nos mines effarées devant les assiettes qu'on dépose devant nous ! C'est proprement pan-ta-gru-é-lique !!! Jamais vu une telle quantité de nourriture servie en une seule fois ! Nous faisons de notre mieux pour finir nos rations mais nous devons bientôt admettre que nous n'avons pas l'estomac assez allemand. N'importe, les gens de l'auberge sont gentils et desservent ... avec un léger sourire !

Jour 3 : Ravensburg ---> Seefeld (Autriche)

Comme nous avons pas mal de visites au programme, et un certain chemin à parcourir jusqu'à l'hôtel de Judith, nous commençons par rouler du mieux que nous pouvons sur une route nationale allemande. Je dis cela car ce n'est pas si facile d'avancer sur une RN en Allemagne ! Limitations de vitesse, trafic assez soutenu ... sans parler des camions qui se traînent, quelle que soit la situation, à 70 kms/h au maximum ! Pourquoi ? Qu'on ne me dise pas que nos cousins Germains ne sont pas capables de construire des moteurs moins poussifs ! Alors ? Une limitation spéciale ? Une prudence exagérée ? La différence, en tout cas, est flagrante avec les camions en France qui, eux, roulent sans sourciller à 90, voire plus ! Bref nous roulons tant bien que mal jusqu'à Wies, première étape de cette troisième journée. Là nous découvrons une splendide église perdue au milieu des champs, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO (je sais, ça devient un peu banal, ce classement). Et c'est là que je découvre ... le rococo !

 

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é-pous-tou-flant, qu'on vous dit !!!

 

J'ai déjà parlé beaucoup du baroque dans des articles précédents (cf les deux articles d'août 2013), illustrés de somptueuses photos. Alors là ... comment dire ? Le "rococo" ce serait comme une étape ultime du baroque délirant avant qu'il ne se retourne vers un néo-classicisme de meilleur aloi. Mais pas seulement ! Parce que dans le rococo on va aussi vers une légèreté, une "joliesse" qui n'a plus la pesanteur tragique du "vrai" baroque, si vous voyez ce que je veux dire. Bref, quand on dit "rococo" on pense à quelque chose de pas très beau, de vieillot, d'un peu "cheap", mais quand on entre à Wies on est littéralement époustouflé !!!

 

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Dirait-on pas qu'elle triture une Stratocaster ?

 

Reprenant nos esprits, nous réintégrons notre modeste C3 et nous dirigeons vers les fameux châteaux de Louis II de Bavière, à savoir Hohenschwangau (assez moche vu d'en bas) et surtout Neuschwanstein, qui fait tellement penser à Walt Disney ! Nous ne les avons pas visités à vrai dire, prenant prétexte des difficultés de déplacement de Judith. Nous sommes sagement restés en bas, au bord du lac, en nous disant que ce serait fort bon d'y revenir en automne. Un monde, en effet ! Des centaines de touristes, et parmi eux des hordes d'Asiatiques, désolé je ne trouve pas d'autre mot pour les désigner ! J'ai même trouvé quelque part un magasin de souvenirs de luxe dont tout le personnel venait manifestement d'Extrême Orient ! Dépaysement garanti, je vous jure !

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Pas la peine de grimper là-haut : vous en avez plein les boutiques !

 


Nous reprenons donc assez vite le chemin de Seefeld en passant par Füssen (qui aurait sûrement mérité qu'on s'y arrête) et le col de Fernpass, ce qui représente notre première incursion dans les Alpes autrichiennes. Nous voulons ménager notre monture et nous faisons le détour par Imst et l'autoroute qui mène à Innsbruck mais pour arriver à Seefeld il nous faut quand même gravir une pente à 13 % ! Nous arrivons enfin dans ce drôle d'endroit où chaque maison, chaque bâtiment semble abriter soit un hôtel, soit une gasthouse, soit une pension. Après quelques recherches nous trouvons enfin celui de Judith, avec cinq étoiles et spa intégré. Nous y dinons le soir, dans une ambiance pas trop guindée, et regagnons ensuite notre chambre d'hôtes, bien plus modeste.

Jour 4 : Innsbruck

Avant de poursuivre notre route "en amoureux" (juste Ma Douce et moi) nous passons une journée avec Judith pour découvrir Innsbruck et ses environs. Il faut redescendre de Seefeld ... par une pente à 16 %, qu'il nous faudra remonter le soir ! Nous commençons notre exploration par le château d'Ambras, magnifique construction Renaissance de Ferdinand II, située à quelques kilomètres de la ville. Le bâtiment est vraiment très beau et il renferme tout un tas de choses superbes et intéressantes : collection d'armes, cabinet de curiosités, fresques et peintures murales, et même un cabinet de bain fonctionnant comme un hammam ! Ajoutez à cela un parc immense et très bien aménagé (avec cascade, sentiers, ...) et vous comprendrez que nous y passions une bonne moitié de la journée !

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alors ça ... heu ... c'est une grande salle toute, toute décorée de partout ...


Ensuite c'est la découverte d'Innsbruck, que je n'imaginais pas si belle : mausolée de Maximilien 1er, immense catafalque de marbre noir environné de 28 statues de bronze noir plus grandes que nature, impressionnant !

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and this is the mausolée ...

 

, maison au Toit d'Or, cathédrale (baroque, bien sûr !) avec une très fine madone de Cranach. Beaucoup de maisons médiévales ou baroques, on voit qu'Innsbruck fut très riche, et peut-être l'est-elle encore ? En tout cas les touristes japonais, chinois, coréens, que sais-je encore ? doivent bien alimenter ses caisses ... ce serait la moindre des choses ! Puis c'est la remontée vers Seefeld et un nouveau dîner cinq étoiles, avec un service très long et une nourriture presque insipide ... est-ce une politique générale de la restauration de luxe : plus on paie cher et moins ça a de goût, de peur de déplaire à un seul client ? Rien à voir avec la saine nourriture roborative de Ravensburg, en tout cas !

Jour 5 : Innsbruck ---> Liezen (Autriche)

Après avoir fait nos adieux à Judith nous prenons l'autoroute direction Salzburg. Volonté d'avancer vite, contrariée par une circulation en accordéon puis par de véritables embouteillages dès que nous approchons de la grand-ville. Nous décidons donc de nous évader de cette prison enfumée et de prendre des chemins de traverse. Et c'est tant mieux ! Nous nous retrouvons sur de hauts plateaux avec, au loin, le magnifique panorama des Alpes enneigées ! Après avoir traversé de mignons petits villages et une campagne verdoyante, nous arrivons au "pays des lacs" (Salzkammergut), très joli également mais beaucoup plus bondé : pas de doute, ici, le moindre mètre linéaire de rive lacustre doit rapporter ! Nous ne nous attardons pas et nous octroyons un petit détour par Bad Ischl, station thermale qui fut célèbre en son temps pour avoir servi de lieu de rencontre entre Sissi et François Joseph, son futur mari d'empereur. Petite ville sympathique mais un peu endormie sur ses lauriers, apparemment. Une brocante est en train d'être remballée et je m'arrête pour demander le prix d'une culotte tyrolienne en peau : 1000 euros ! Me suis-je mal exprimé ? S'est-on trompé dans les chiffres ? Je reste perplexe, même si la culotte est très belle ! Puis nouveau détour par Hallstadt, où les choses sont très mal organisées du point de vue stationnement. Dommage, d'après les guides c'est un haut-lieu de la préhistoire et un endroit très curieux, niché dans un creux de la montagne au bord d'un lac.

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Mais pour que Ma Douce puisse en prendre une toute petite photo nous ne trouvons pour nous garer qu'une place "handicapés" et il faut que je me tienne prêt à me contorsionner en bavant à la moindre question soupçonneuse ! Puis nouvelle déviation, non choisie celle là, qui nous oblige à grimper une côte gravillonneuse à 23 % en pleine forêt ! Brisés d'émotion, nous nous endormons à Liezen ...

Jour 6 : Liezen ---> Balaton (Hongrie)

Le matin, nous commençons par visiter le monastère d'Admont, à quelques kilomètres de Liezen. Un grand choc à nouveau en découvrant l'exceptionnelle bibliothèque !!! Des milliers d'ouvrages du sol au plafond, 1400 manuscrits, 530 incunables, des statues et des plafonds baroques, des décors "rococo", de quoi vous couper le souffle en tombant le cul par terre !!! D'autres belles salles également, avec des expos quelquefois modernes ..

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Ce mélange d'ancien et de contemporain nous allons le retrouver à Graz, dans d'autres dimensions : au coeur de la vieille ville, au milieu des riches habitations de la fin du 19ème on a érigé un musée hypermoderne, pour ne pas dire futuriste, qui tient du zeppelin et du hérisson, et cela va très bien ! De même, au milieu de la rivière non loin de là a été bâti un café tout en tubulures et structures métalliques et ça marche très bien aussi ! Bravo à Graz donc pour ces audaces réussies !!!

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Nous entrons en Hongrie par Szentgotthárd, où nous sommes accueillis en fanfare parce qu'on y fête l'anniversaire de je ne sais plus quelle bataille avec les Turcs. Dans la belle lumière du soleil déclinant nous retrouvons nos chères collines du Balaton, anciens volcans devenus collines et nous arrivons à la maison vers 19 heures, tout juste l'heure pour boire ma première Dreher !!! Elle est pas belle, la vie ? 

 

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on the road again ... (air bien connu) ...

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