Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 10:53

Hello, szia !

Vous le savez sûrement : une grande partie du territoire hongrois a été envahi et occupé par les Turcs de 1541 à 1699, soit pendant un siècle et demi ! Cela laisse des traces, évidemment, comme les fameux bains Rudas et leur fameuse coupole. Comme le minaret d'Eger, ou encore celui de Pécs ... Mais imaginez ce que cela a pu être à une certaine époque !

Vous les voyez bien, tous les minarets de Buda ?

Depuis ce temps, beaucoup de choses ont disparu mais là-haut, tout là-haut, sur Rózsadomb (la colline des roses) subsiste le mausolée de Gül Baba (le père des roses).

Voilà longtemps que nous voulions le visiter mais le temps, l'occasion ... Et puis enfin, ce jour-là, nous y sommes allés :

C'était comme une oasis de fraîcheur ...

En nous approchant nous avons bientôt entendu les accents d'une musique orientale, et en effet un concert se donnait là, en présence d'une assistance assez nombreuse :

L'ombre, la musique modulée, les bruits de l'eau, nous n'étions pas loin d'être aux anges !

Même si nous avons eu du mal à quitter ce moment de grâce intemporelle, nous avons fait ce pour quoi nous étions venus, nous avons visité. Il faut vous dire qu'à la fin du 19ème siècle, ce mausolée était complètement encerclé par une somptueuse villa dont il ne reste plus que les fondations, ce qui nous a permis de faire le tour de la cour intérieure. Et depuis ces murs c'est incroyable, la vue panoramique que l'on peut avoir de Budapest !

à gauche le Parlement, au fond la Citadelle, à droite le Château !

Mais il faisait bien chaud tout de même, alors nous sommes entrés dans le musée adjacent, presque en sous-sol et entièrement climatisé. Précisons qu'il a été construit avec des fonds turcs et hongrois ... Très joli, ce petit musée qui, lui aussi, fait le tour de l'esplanade mais à un niveau inférieur.

Quand on cherche des informations sur Gül Baba, on s'aperçoit que beaucoup d'entre elles sont au conditionnel : il serait né vers 1500 (mais où ?) et serait mort en 1541 dans les combats de Buda. Il aurait introduit la rose en Hongrie. Ce qui semble certain c'est qu'il était poète et derviche bektachi, c'est-à-dire alévi. Pour ceux que cela intéresse je renvoie à la longue page Wikipédia à ce sujet. Ce que j'en ai retenu c'est que les alévis (qui pratiquent un islam plus tolérant que d'autres) ont longtemps été persécutés et que, même aujourd'hui, leur culte n'est pas reconnu officiellement par l'Etat turc. On peut donc se demander pourquoi la réhabilitation de ce mausolée et la création de ce musée ont été financées. Peut-être pour afficher la bonne entente entre les Etats turc et hongrois ?

Mais le personnage de Gül Baba lui-même reste bien mystérieux, quasi-légendaire, comme l'illustre bien ce tableau de 1886 :

Nulle trace de bataille ici, mais plutôt la mort douce d'un saint homme : dirait-on qu'il a 41 ans ?

Après la visite du musée, nous sommes ressortis. Le concert était fini et les ombres commençaient déjà à s'allonger sur le mausolée :

Nous avons fait un dernier tour de l'esplanade, histoire de saluer le Parlement :

Et après cette parenthèse orientalo-mystique, que je ne peux que vous conseiller surtout si vous vous sentez prisonnier de la fournaise budapestoise, nous sommes rentrés chez nous ! Szia !

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 16:46

Il faut dire que Wiblingen n'est pas très loin de Legoland !

Que d'ors, que d'ors !!!

Météo incertaine au-dessus de l'abbaye ...

La poterne d'entrée de Wiblingen

Que d'ordres, que d'ordres !

La cité des fameux banquiers, là, à Augsburg ...

au-dessus des chaires, à Seckau ...

Une petite chapelle, toujours à Seckau

Total respect ...

Un viaduc perdu dans la campagne de Semmering

Un beau cadran solaire à Neuburg an der Murz

Très belle pierre, décidément, à Neuburg ...

le clin d'œil qui tue !

Encore la belle pierre ... on ne s'en lasse pas !

Une bonne sœur (presque) volante à Wiblingen !

Un joli Saint-Sébastien à Bruck am der Mur

En vérité je vous le dis ...

Ma-gni-fi-que !!!

Splendide !!!

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by Léo - dans album ça et là
6 septembre 2023 3 06 /09 /septembre /2023 11:53

On naviguait quelque part entre Vernon et Gaillon. Et puis, au bord de la route, un gros clocher carré a attiré notre attention. Alors que nous allions pénétrer dans l'église, j'ai repéré une boîte à livres bien garnie de l'autre côté de la place, et c'est comme ça que "Transitville" m'est tombé dans les mains.

"Transitville", quel drôle de nom, hein ? Pas très bon, comme titre, d'ailleurs. Peut-être préféreriez-vous Traiskirchen, le véritable nom de cet endroit ? Une bourgade historico-autrichienne, pas très loin au sud de Vienne. Mais on dirait parfois qu'il en est des lieux comme des personnes : ils ont un destin.

A l'origine, en 1900, il y a la création d'une Ecole de Cadets de l'Artillerie Impériale, austro-hongroise bien sûr. Puis, du temps de l'occupation par les Alliés, les bâtiments ont hébergé une armée russe de 2000 hommes jusqu'en 1955. C'est en 1956 que le camp de Transitville a commencé à exister...

Et c'est là que le nom de l'auteur (qui a attiré mon attention dans la boîte aux livres) intervient : Tibor Tardos, ô combien Hongrois ! 1956 ... Hongrois ... Vous voyez où je veux en venir ?

Et en effet on apprend dans Wikipédia qu'en novembre 1956, après la Révolution, 113810 personnes sont venues de Hongrie, dont 6000 restèrent à Transitville. Mais cela ne s'arrête pas là. Grâce à des aides du gouvernement autrichien, les bâtiments sont rénovés, et en 1968, après le printemps de Prague, ils accueillent des réfugiés Tchèques et Slovaques. Dans les années 70 et 80, des gens d'un peu partout (Chili, Ouganda, Iran, Irak, Vietnam). Puis, après une tentative de fermeture en 1990, il y eut la "crise des migrants" en 2015. Fin juillet plus de 4500 personnes étaient recensées. Bien sûr, depuis, l'existence même de ce camp a fait l'objet de nombreux affrontements politiques. Mais comme ailleurs, il semble bien qu'on en soit toujours au même point. Quand je vous parlais de destin ...

Mais le livre alors ? Il se présente ainsi :

et il a été publié en 1982 chez Maspéro. Il a été écrit par Tibor Tardos, écrivain hongrois exilé à Paris en 1963. Il sait donc de quoi il parle quand il consacre un livre aux "Etranges émigrés de l'Est", sous-titre de cette œuvre. On peut cependant trouver cette couverture un tantinet dramatique, non ?

Tibor Tardos s'est donc rendu à Traiskirchen, probablement à la fin des années 70 ou au début des années 80. Il emporte un magnétophone, de manière à recueillir des témoignages sur place. Mais ce n'est pas si simple d'entrer dans ce camp. Le gendarme autrichien répète la formule qu'il connaît par cœur : "Tout visiteur désireux de rencontrer un résident sera annoncé par haut-parleur, et rejoint par l'intéressé." Mais comment faire quand on ne connaît personne dans le camp ? Tenter une démarche auprès du ministère fédéral de l'Intérieur à Vienne ... Mais, conclut le gendarme, peu de chance de l'obtenir : "La publicité fait du tort à nos réfugiés."

Heureusement, Youssouf, qui vient du Liban, est là pour dépanner ! Et c'est lui qui va amener des clients à celui qu'il appelle Monsieur L'Ecrivain.

Se présente d'abord Milan, un homme-grenouille de Prague. Il a réussi à passer la frontière en nageant plus de huit heures sous l'eau et en y noyant un chien policier lancé à sa poursuite.

Puis c'est au tour d'un policier polonais, Jerzy, qui est arrivé à Transitville habillé en curé ! Policier ce n'était pas une vocation pour Jerzy. C'est sa fiancée, Barbara, qui l'a convaincu des avantages d'une telle situation. Oui mais voilà, après les grèves de Gdansk (donc en 1980) Jerzy en uniforme apparaît de plus en plus comme un paria. Le père de Barbara le rejette, le curé refuse de les marier. Il décide de partir avec son frère. Après avoir traversé la Yougoslavie et la rivière Mura, ils sont accueillis par un curé autrichien ... qui leur prête des soutanes sèches !

Et puis Youssouf revient et presse l'auteur de courir à la mairie : s'y déroule un mariage de réfugiés entre un garçon hongrois, Gabor et Irina, une fille tchécoslovaque, tous deux sourds-muets ! Car ils n'ont pas de difficultés pour se comprendre, c'est le langage des mains qui est véritablement international !

Pour "passer" Gabor a volé un camion avec deux copains et il l'a lancé sur le poste-frontière. Il en réchappera côté autrichien mais ses deux amis seront pris, et condamnés à 5 et 7 ans de prison.

Défile ainsi, sous les yeux du lecteur, toute une galerie de portraits et d'histoires, avec leurs moments cocasses ou tragiques : un Albanais et son épouse qui ont eu toutes les peines du monde à convaincre qu'ils n'étaient pas yougoslaves, ce qui aurait entraîné leur refoulement immédiat, un "garçon de passe" de Budapest, habitué des hammams et des salons de thé, dont le "protecteur" continue à écrire et à envoyer de l'argent, une famille tchécoslovaque d'Olomouc qui doit s'envoler pour Dallas, munie de rubans verts pour qu'on puisse les reconnaître à leur arrivée, Lajos encore, un soigneur d'hippopotame du zoo de Budapest, Youri, Ion, Maria, Kalim, Frantichek ...

Et enfin, le jour du départ, du retour en France, arrive l'autorisation officielle de visiter le centre d'accueil. Nous faisons alors la connaissance de M. R..., le directeur. Il a une règle d'or : en présence de ces voyageurs venus de pays totalitaires, pas un mot plus haut que l'autre !

La visite du centre se termine par un sous-sol où sont entassés trois cent mille passeports, trois cent mille photos d'identité, ce qui reste de trois cent mille vies dispersées sur la planète, loin, si loin de chez elles.

 

Quelques mots sur l'auteur pour terminer : Tibor Tardos est né à Berettyóúfalu en 1918 et il est mort à Paris en 2004. Même s'il est moins connu que d'autres écrivains hongrois, les quelques informations glanées sur internet dessinent un parcours qu'on pourrait qualifier d'"exemplaire" : en Hongrie il ne peut poursuivre ses études de pharmacie à cause du numerus clausus antisémite mis en place par les autorités. En 1938, il s'exile en France pour s'inscrire à la Sorbonne. Pendant la guerre il rejoint la Résistance et après celle-ci, en 1947, il retourne en Hongrie, appelé par l'idéal communiste. Avec d'autres intellectuels, il participe aux travaux du cercle Petöfi ce qui, après la Révolution de 1956, lui vaut d'être jugé dans un grand "Procès des Ecrivains" et condamné à un an et demi de prison. En 1963, il retourne définitivement en France, où il poursuit son œuvre littéraire ainsi que son travail de traducteur du hongrois au français, et inversement ...

Et tout cela en allant voir un gros clocher carré au bord de la route ...

Partager cet article
Repost0
25 août 2023 5 25 /08 /août /2023 15:49

Mais pensez-vous que nous y sommes allés directement, d’une traite et sans aucun détour ? Ce serait bien mal connaître Ma Douce qui, forte de ses études en Histoire de l’Art et de son incroyable ténacité, finit toujours par nous dénicher un monument remarquable, et donc digne d’être visité ! C’est ainsi que nous avons fait une première halte à Bruck an der Mur, petite ville qui en effet mérite le détour :

Cette image, je pense, résume assez bien la ville qui semble hésiter entre la mise en valeur d’un passé glorieux (ici probablement le 15ème - 16ème siècle) et sa dissimulation, son enfouissement pour laisser place à une modernité rayonnante, qui a un peu de mal à rayonner d’ailleurs …

Mais le plus beau et le plus intéressant était situé à l’extérieur de la ville, au cœur d’un cimetière typiquement Europe-Centrale, c’est-à-dire avec autant de végétation que de sépultures. C’est là que se trouve l’église la plus ancienne de la ville qui, par chance, était ouverte. Est-ce parce que nous nous trouvions dans un cimetière que nous y avons découvert trois « Pieta » ? L’une d’entre elles était particulièrement belle et aurait mérité un article pour elle toute seule :

la courbe du corps du Christ ...

Vue comme cela, elle est très jolie certes mais qu’a-t-elle de vraiment remarquable ? Il faut s’en approcher un peu pour le percevoir :

Encore plus près :

Jusqu’à la toucher :

Et j’espère que vous admettrez, même et surtout si vous n’êtes pas croyant que ce geste de la main maternelle qui supporte la main de son enfant est d’une pureté et d’une grâce rarement atteintes !

Plus « folklorique » mais produisant toujours son petit effet, nous avons découvert à l’avant de la nef (bien curieuse situation d’ailleurs puisqu’il est censé dispenser au peuple la peur de l’Enfer alors qu’il lui tourne le dos !) un Jugement Dernier très complet, avec tout ce qu’il faut où il faut : 

Eternelle histoire du Bien et du Mal, des Elu(e)s et des Damné(e)s et c’est évidemment du côté des ces dernièr(e)s que se passent les choses les plus intéressantes :

Et maintenant, pensez-vous que, lestés de tant de beauté et de sagesse, nous allions tourner nos roues en direction de la Hongrie et de la famille qui nous attendait au bord du lac Balaton ? Que nenni ! Il nous restait encore et toujours à découvrir …

Ce fut d’abord le monastère baroque de Stift Rein, situé non loin de Graz, capitale de la Styrie. Une façade impressionnante :

Et un intérieur qui ne l’était pas moins :

Alors quel style, hein ? .... Gagné !

ça en jette, hein ? Ne vous inquiétez pas, c’est fait pour ça ! Et je dois avouer que personnellement tout ce faste, tous ces ors, avec le message sous-jacent « Venez chez nous, on a davantage de sous ! » me fatiguent un peu. Il n’empêche, cette théâtralité excessive frise parfois le ridicule et arrive ainsi à émouvoir :

L'a-t-il pas l'air nigaud, ce grand dadais ?

Eh bien, allons-nous enfin les tourner, ces roues ? On voit bien que vous ne connaissez pas Ma Douce qui, sous son apparente douceur, tient la barre d’une main ferme et nous conduit inexorablement vers une prochaine (et dernière ?) visite. Cette fois c’est une petite église de pèlerinage située en haut d’une colline à Judendorf : Maria-Strassengel.

A l’entrée, un premier autel de dévotion alimenté par les ex-voto des pèlerins :

Un peu plus loin un groupe assez surprenant dans une chapelle dédiée à Sainte-Anne, qui semble particulièrement révérée dans cette région :

Ce ne sont pas deux petits Jésus qu’elle tient, mais la Vierge à droite dans son manteau bleu, et « le » Jésus à gauche dans son manteau rouge. Mais le plus remarquable dans cette petite église était les vitraux entourant le chœur dont beaucoup étaient « d’époque », c’est-à-dire du 13ème siècle !

Vous les reconnaissez ?

Et enfin, enfin, sans autre forme de procès, ce fut, dans le soir tombant, l’arrivée au Balaton … Ouf !!!

le moment idéal pour boire une Dreher bien fraîche ...

 

 

 

Partager cet article
Repost0
23 août 2023 3 23 /08 /août /2023 15:50

Or donc nous voulions aller à Semmering …  Mais comme le GPS indiquait que l’autoroute était toute rouge, tout encombrée, nous avons voulu emprunter des petites routes. Bien mal nous en a pris !!! Après avoir habilement circulé sur des routes étroites et sinueuses, c’est précisément au moment où nous pensions échapper à l’agglomération de Salzbourg qu’un barrage de police nous a contraints à faire demi-tour !!! Et un barrage filtrant, qui plus est : les Autrichiens pouvaient passer sans problème, mais les voitures avec des plaques étrangères étaient refoulées sans pitié. La deuxième fois (je sais, nous avons un peu insisté) nous avons eu affaire à un policier qui parlait français : je lui ai demandé « Pourquoi c’est interdit ? ». Sans surprise il m’a répondu « Parce que c’est interdit ! » On aurait pu parler de discrimination, de Cour Européenne des Droits de l’Homme, mais on n’était pas venus pour ça, alors on a préféré lâchement s’esbigner … Au bout de ces deux heures perdues dans la banlieue sud de Salzbourg, on a quand même réussi à éviter l’autoroute en passant par Bad Ischl qui, vous l’aurez deviné, est une autre ville d’eaux.

Avant d’arriver à Semmering, il nous restait le temps de visiter une autre abbaye, celle de Seckau. De prime abord, elle se présentait comme romane :

Mais une fois à l’intérieur l’ambiance était plutôt gothique :

Quoiqu’aussi un peu Renaissance, époque maniériste :

Carrément maniériste !

Mais le « clou », le summum, l’acmé de la visite se trouvait dans une chapelle fermée par une grosse grille de fer forgé :

Il s’agit d’une Assomption de la Vierge, sur laquelle veille la Sainte Trinité : Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, tous trois représentés (ce qui est extrêmement rare) par des personnages couronnés. Mais le plus étonnant peut-être est que cet objet finement ouvragé date du 15ème siècle, c’est-à-dire du gothique florissant !!!

En sortant on a remarqué un petit Jésus qui avait l’air bien vivant, ce qui est assez rare aussi, il faut bien le dire !

 

Et enfin nous sommes arrivés à Semmering, point de chute de notre amie nonagénaire. Une station alpine et autrichienne, pleine de Gasthof et de pensions, couverte de pentes et de conifères … Dans l’hôtel, non pas un mais deux serveurs hongrois, au moins notre amie ne serait-elle pas complètement dépaysée !

Nous sommes restés deux jours de plus, pour être aussi sûrs que possible que tout irait bien, et nous avons profité pour nous balader un peu. C’est ainsi que nous avons découvert une nouvelle abbaye à Neuberg an der Mürz qui abritait en son sein une soufflerie de verre. Mais face à l’abbaye une belle surprise :

Ceux qui connaissent un peu Vienne ne manqueront pas de faire le rapprochement avec la maison Hundertwasser … Le plus étonnant est que celle-ci (un ancien hôtel ?) semblait complètement abandonnée !

Pour en revenir à l’abbaye, la pierre dont elle était bâtie était très belle :

Et vous avez sûrement remarqué les deux magnifiques retables au second plan ? En voici quelques détails :

Rarement vu un Christ aussi pitoyable ...

En plus de cela, un « memento mori » assez impressionnant :

Et un groupe de Sainte Anne assez touchant :

avec un petit Jésus très vivant, là aussi !

 

Puis il a fallu laisser là notre amie quasi-centenaire pour prendre la direction de la Hongrie.

Mais pensez-vous que nous y sommes allés directement, d’une traite et sans aucun détour ? Ce serait bien mal connaître Ma Douce qui, forte de ses études en Histoire de l’Art et de son incroyable ténacité, finit toujours par nous dénicher un monument remarquable, et donc digne d’être visité ! C’est ainsi que nous avons fait une première halte à Bruck an der Mur, petite ville qui en effet mérite le détour :

 

Partager cet article
Repost0
21 août 2023 1 21 /08 /août /2023 15:24

Encore une fois, une fois de plus nous avons repris la route de la Hongrie, été oblige, famille et amis obligent, la vie oblige, tout simplement …

Mais cette fois nous devions absolument passer par Paris, où nous devions prendre une vieille amie de 97 ans, que nous devions amener jusqu’à Semmering, dans les Alpes autrichiennes, à 80 kms au sud de Vienne … que d’obligations, quand on y pense !

Pour la ménager, et nous laisser le temps de la découverte, le voyage était prévu sur 3 jours, avec une première halte à côté d’Ulm, et une autre non loin de Salzbourg. Une première étape assez longue donc, d’environ 700 kms. Pas grand-chose à en dire, si ce n’est l’autoroute, toujours l’autoroute, la pluie, toujours la pluie, et notre amie derrière qui n’arrêtait pas de s’émerveiller sur la pluie, le paysage, les forêts, les vaches … Ah oui ! Une aire de temps en temps dans l’espoir de dénicher « Le Nouvel Obs » de la semaine pour notre amie. On a même dû quitter l’autoroute à Saint Avold, après Metz, pour trouver une « Maison de la Presse » adéquate : on peut se permettre des caprices, quand on a quatre-vingt-dix-sept ans …

Nous sommes arrivés à notre première Gasthof vers 19 heures, juste à temps pour une bonne bière (pour moi) et un repas qui, quoiqu’un peu rustique, s’avéra délicieux. Les chambres également étaient assez somptueuses : dans la nôtre, immense, trônait un lit à baldaquin, avec miroir intégré au ciel-de-lit !

Le lendemain matin, arriva le temps de nos premières découvertes. Ce fut tout d’abord l’immense abbaye baroque de Wiblingen dont nous voulions voir la bibliothèque.

 

 

Impressionnante, certes, mais pas tout-à-fait autant que celle d’Admont, que nous avons vue il y a quelques années : manquait en particulier l’élément macabre si présent dans un certain baroque !

Pourtant autre chose a retenu mon attention à Wiblingen, c’est la matière des statues disposées tout autour de la salle :

 

Qu’était-ce au juste ? Du plâtre verni ? Pas du marbre en tout cas, c’était certain. Par ailleurs cela permettait des poses assez intéressantes :

Dernier regard avant de sortir :

 

Dans le hall du bâtiment abritant la bibliothèque se trouvait un grand meuble tout-à-fait curieux :

oui, c'est plein de petits flacons remplis de poudres de toutes les couleurs

Et dans le tiroir de ce meuble quelque chose qui ne l’était pas moins :

 

Forts de cette énigme, nous sommes donc sortis dans l’immense cour centrale, ce qui nous a permis d’admirer l’absolue symétrie des bâtiments. Au centre, bien sûr, se trouvait l’édifice religieux :

 

Sans surprise, du sol au plafond, tout y était baroque, et un mariage s’y préparait. Nous avons eu même droit, par un hasard comme seuls les bons voyages en procurent, à la répétition de l’animation musicale : outre la « Marche nuptiale » bien connue, des chants de César Franck, l’« Alleluïa » de Leonard Cohen par l’animateur himself, que nous n’avons pas manqué de féliciter lors de sa sortie ! Bon, le Baroque, si vous suivez ce blog et qu’en plus vous avez eu l’occasion de voyager en Europe Centrale, vous devez commencer à connaître : ses trompe-l’œil, ses dorures, sa théâtralité, tout ce qui a été imaginé et réalisé pour détourner les esprits du bon peuple attirés par la Réforme, qui se voulait plus authentique mais aussi plus austère. Et pourtant il n’est pas rare que le Baroque réserve des surprises :

Telle cette magnifique Pietà. Bien sûr, c’est doré, bien sûr c’est chargé, mais quelle expressivité, et surtout quel art de la composition !

Avant de partir, je n’oublierai pas de vous signaler un Saint Sébastien particulièrement dramatique, même si le cadre de son martyre est on ne peut plus champêtre :

Après un pique-nique presque improvisé, nous avons décidé de faire une halte à Augsbourg, ville que nous avions plusieurs fois contournée sans nous y arrêter. Avez-vous déjà entendu parler des Fugger ? De fameux banquiers de la première moitié du 16ème siècle, genre « faiseurs de rois » ou plutôt d’empereur puisque c’est grâce à eux (et à leur argent) que Charles-Quint a été désigné par les Grands Electeurs, au grand dam de François 1er … Mais ce n’est pas tout : n’écoutant que leur grand cœur, ou peut-être leur crainte de l’Enfer, ces Fugger ont créé de toutes pièces un quartier d’habitation destiné aux catholiques nécessiteux. Le loyer en était de trois prières quotidiennes (pour leur salut ?) et une poignée de centimes annuelle.

Après sa destruction quasi-complète par des bombardements alliés en février 1944, ce quartier a été reconstruit à l’identique et abrite toujours des habitants chanceux (et nécessiteux ?) :

 Evidemment il faut pouvoir supporter les nombreux visiteurs …

Notre amie étant un peu fatiguée, nous l’avons laissée dans la taverne de l’endroit et nous sommes partis, Ma Douce et moi, pour une découverte rapide du centre d’Augsbourg, où nous avons trouvé :

Une église gothique presque primitive :

Une autre église, plus éclectique, où souriait cette ravissante statue :  

La « salle dorée » de l’Hôtel de Ville enfin, qui fait tout pour mériter son nom : 

Ce deuxième soir nous nous sommes arrêtés à Bad Reichenhall qui, comme son nom (Bad = bain) l’indique, est une station balnéaire située un peu au sud de Salzbourg. Nous avons mangé dans une taverne bavaroise typique, avec son serveur hongrois de rigueur, puis dormi dans un hôtel assez banal.

Partager cet article
Repost0
21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 09:26

Beau titre, n'est-ce pas ? On dirait un peu un début de haïku ...

Si j'ai souhaité vous parler de ce film, c'est que son réalisateur, Pierre Földes, est plus que probablement d'origine hongroise. En effet "Földes" vient de "föld", la terre, et pourrait donc vouloir dire "terreux" ... ou "terrestre" ?

Mais avant de vous parler de ce beau film d'animation, je voudrais vous faire part d'une expérience tout-à-fait étrange et inédite pour moi : j'ai assisté à cette séance, absolument seul dans la salle ! Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé ? J'ai donc attendu le début du film, avec tous ces fauteuils vides, devant, derrière et tout autour de moi ... Un sentiment très ambigu s'est alors fait jour : d'un côté je me sentais aussi puissant qu'un riche milliardaire à qui on offrait une projection privée, et de l'autre je n'en menais pas plus large qu'un spectateur clandestin. D'un côté ouverture maximale embrassant tout l'espace, de l'autre fermeture jusqu'à vouloir disparaître ... Etrange, non ?

Et puis le film a commencé, enfin. Comme vous l'avez sûrement deviné au titre, il est basé sur des nouvelles de Haruki Murakami. Et en effet l'action se passe à Tokyo en 2011, quelques jours après un terrible séisme et le tsunami ayant dévasté la centrale nucléaire de Fukushima. Pourtant, rien de "japonisant" dans les décors ni même dans la physionomie des personnages, à part des yeux tout juste bridés. Bien sûr il y a leurs noms : Komura, employé de banque, sa femme Kyoko qui n'arrête pas de regarder la télé, fascinée par les infos sur le tremblement de terre, son collègue Katarigi, empêtré dans un dossier de recouvrement de prêt d'un montant faramineux. Et ces trois-là vont vivre un séisme qui va bouleverser leurs vies.

D'abord Kyoko, dont la télé est tombée en panne, s'en va. Elle abandonne Komura, qu'elle a méchamment comparé à une bulle d'air. Celui-ci va donc flotter un moment, deci delà, chez sa sœur d'abord puis dans le nord du Japon pour y porter une mystérieuse boîte noire. Quant à Katarigi, il trouve en rentrant chez lui un soir une grenouille verte géante qui insiste pour se faire appeler Frog. Elle l'a choisi pour l'aider à empêcher un nouveau tremblement de terre à Tokyo. Mais pour cela il faudra combattre un ver souterrain géant et très en colère, niché dans le sous-sol de la banque.

On le voit donc : ici la part de l'imagination est grande, tant du côté de l'auteur que de celui des personnages. Ceci est encore renforcé par le côté onirique, presque fantasmatique, de la narration : les "figurants" des scènes de rue ne sont que des silhouettes, des fantômes pour ainsi dire. Et pourtant Frog, qu'on pourrait croire tout droit sortie de l'esprit de Katarigi, arrive bel et bien à résoudre le casse-tête de l'emprunt en intimidant les responsables de la compagnie indélicate, ce qui vaudra une promotion substantielle au comptable. Et pourtant le tremblement de terre n'a pas eu lieu ...

Mais hélas aucune grenouille verte n'est venue s'asseoir sur un siège non loin de moi ...

Szia !

 

 

Partager cet article
Repost0
3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 14:15

Hello everybody !

Hé oui ! depuis le temps qu'on en parlait, on s'est enfin décidé à prendre le train de nuit pour aller passer les fêtes de Noël en Hongrie. Bon le titre est un peu trompeur, j'avoue, parce qu'en fait un train Paris-Budapest ça n'existe pas (encore ?) : il serait plus juste de dire Paris-Vienne (passage obligé)-Budapest.

Bon, le premier mot qui me vient à l'esprit quand j'y repense, c'est "long". En effet, c'est très très long, un voyage Paris-Vienne en train ! Pensez, nous sommes partis vers 19h, et arrivés le lendemain vers 10h : 15 heures de voyage au lieu de 2 en avion.

Voilà notre train au départ de la gare de l'Est

Heureusement que Ma Douce, comme d'habitude avait fait les choses bien : elle avait guetté l'ouverture des billets sur le site de la compagnie autrichienne et aussitôt elle nous avait réservé un compartiment entier, ce qui coûtait moins cher que des lits dans un wagon-couchettes ! Bon, il y avait comme une menace de troisième passager supplémentaire (en cas de train bondé ?) mais en fait non, à l'aller comme au retour, on a bien eu tout un compartiment pour nous tout seuls. Alors, en effet, quand vous vous promenez dans le couloir (pour aller aux toilettes par exemple) vous culpabilisez bien un peu en voyant des compartiments dans lesquels 6 voyageurs essaient de s'installer plus ou moins confortablement mais ça passe très vite, essayez, vous verrez !

Nous sommes donc partis dans la nuit, et presque aussitôt nous nous sommes sentis dans notre bulle. Il y avait nous, notre compartiment avec ses deux fenêtres : une sur le couloir, l'autre vers le dehors, et nos sacs, nos vêtements, nos provisions. Pas tellement différent d'une tente de camping en fait sauf que là on bougeait, pas très vite, certes, mais tout de même.

Un Asiatique, peut-être un Japonais, a fait irruption dans notre intimité. Il nous a expliqué que la lampe de son compartiment était cassée et qu'il avait besoin de lumière pour écrire. Mmmouais, pourquoi pas ? Il s'est donc installé côté couloir, et il a commencé à écrire sur son cahier en prenant de temps en temps des airs inspirés. Mais il était très poli : quand il a vu qu'on commençait à dodeliner, il s'est levé et il a pris congé d'un mouvement de tête. Plus tard j'ai fait un petit tour dans le couloir et ma foi je n'ai remarqué aucune lampe défaillante ... Mmmmouais ...

Quand vous détenez un compartiment rien que pour vous, c'est très simple de vous installer un espace de couchage : vous tirez sur chaque siège qui vient s'allonger jusqu'à toucher le siège d'en face, vous voilà donc nanti d'une plate-forme où vous pouvez vous allonger et tenter de rejoindre les bras de Morphée ... Bon, ce n'est pas hyper-moelleux, certes mais par rapport aux gens des autres compartiments ... :) Pas si facile de dormir dans un train, c'est très bruyant et les lumières des gares traversées viennent régulièrement vous éblouir.

Oui mais, par la fenêtre, c'est tellement bon de regarder la nuit ! 

Comme nous allions vers l'est la première neige est apparue assez vite, et elle ne devait plus nous quitter durant toute la traversée de l'Autriche ...

Quel bonheur que d'être là, bien au chaud, et d'assister à ce spectacle qui n'en finissait pas de se renouveler !

Et puis le jour s'est levé. De temps en temps nous regardions où nous étions sur le GPS : nous sommes passés par Forbach, Mannheim, Salzbourg, bref un itinéraire assez improbable qui rajoutait à la sensation d'étrangeté. Et de la neige, encore et toujours :

Elle a disparu peu à peu et il n'y en avait plus en arrivant à Vienne, où nous avons retrouvé Apu, qui arrivait de Budapest. Très grande gare, la Hauptbahnhof de Vienne ! Comme nous avions du temps avant la correspondance avec notre train vers la Hongrie et que c'était samedi, nous y avons acheté des tickets de métro pour aller faire un tour au marché aux puces de Naschmarkt qui est, paraît-il, une véritable institution. On peut y manger, y boire et bien sûr chiner dans les étals tout en admirant les belles maisons autour de la place :

Vous voyez cette cheminée ???

Peut-être à cause de notre long voyage nous avons eu un peu de mal à y trouver notre place mais nous avons fini quand même par dégotter un endroit où boire un café et manger un croissant. 

Normalement nous aurions dû repartir vers 17 heures avec un train d'une compagnie tchèque privée. Mais nous recevions régulièrement des messages nous informant de retards successifs. Cela nous a laissé le temps de nous balader dans Vienne, et de goûter un peu à l'atmosphère de Noël à l'autrichienne :

Si j'ai bien compris cette compagnie tchèque faisait pour les trains ce que d'autres font pour les avions ... Enfin le train est arrivé (avec 3 heures de retard !) mais dans quel état ! Des papiers gras partout, des emballages qui traînaient, des collections de bouteilles de bière vides ... La pauvre jeune femme (qui était chargée de combien de wagons ?) avait beau courir dans tous les sens, elle n'y pouvait pas grand-chose ! Franchement, si vous voulez tenter un voyage du même type, je vous conseille de vous en tenir aux compagnies publiques, pour éviter ce genre de mauvaises surprises.

Et puis ce fut Budapest, Nyugati Pályaudvar, mais ceci est une autre histoire ...

Szia !

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 14:20

Je m'aperçois après coup, sans que je comprenne bien ni comment ni pourquoi, que j'ai oublié de vous parler de notre rencontre avec le Titan de la forêt alluviale du Gemenc ...

D'abord Gemenc = Baja, donc nous étions à Baja, charmante petite ville du sud de la Hongrie, située non loin de la frontière serbe. Cette ville offre en outre l'incommensurable avantage d'être le lieu de naissance de Ma Douce, et le lieu d'habitation de sa maman, d'où notre présence ...

Oui mais voilà à Baja AUSSI il faisait chaud, ce qui fait que mère et fille ont eu très envie d'aller se baigner dans le Danube. De mon côté, n'étant nullement adepte des jeux aquatiques, j'ai pris un bon bouquin et je me suis posé sur la plage. Une fois que ces dames eurent bien barboté, il était temps de déjeuner dans un bon petit restaurant situé non loin de là.

Qui en a parlé en premier ? Cela faisait-il partie du plan d'origine ? Toujours est-il que nous avons décidé, après le repas, d'aller rendre visite au Titan du Gemenc, ce que nous avions déjà projeté de faire plusieurs fois en d'autres circonstances.

Au début le sentier qui s'enfonçait dans la forêt était tout à fait agréable : herbe tendre, papillons joueurs, rais de lumière qui tombaient des arbres, un cadre vraiment enchanteur ! Nous avons atteint une grande maison forestière et c'est là que les choses se sont un peu gâtées. En effet, le sentier herbeux a laissé place à une piste couverte d'une épaisse poussière blanche, dans laquelle il n'était pas si facile de marcher :

ça c'est juste après le passage d'une camionnette qui emmenait des hommes au travail ...

Et cette partie du chemin nous a paru vraiment longue ... Heureusement qu'un peu d'air nous empêchait d'étouffer ... Alors nous avons continué bravement parce que nous voulions enfin le voir, ce Titan ! Heureusement le parcours était assez bien balisé et de temps en temps un panneau nous indiquait la voir à suivre :

"A NAGY FA" : les magyarophones auront compris !

Hé oui, le Titan c'est le nom qu'on donne à un grand arbre (nagy fa), le plus grand arbre de toute la forêt du Gemenc ! Alors bien sûr nous avons écarquillé les yeux, d'autant plus que nous commencions à être un peu fatigués ... Oh nous en avons vu, des grands arbres mais ce n'était jamais le bon parce qu'un autre panneau nous indiquait qu'il était encore un peu plus loin ... Finalement, finalement, tout au bout d'un long sentier très étroit :

Il fut là, splendide, royal, majestueux !!!

Et toute notre fatigue s'envola d'un seul coup ! Imaginez qu'à nous trois, en étendant bien les bras, nous n'arrivions même pas à couvrir la partie que l'on voit sur la photo ! Pour moi, je ne sais pas pourquoi, ce peuplier noir me fit penser à un château africain, dans le style des Dogon, mais j'admets que c'est peut-être pousser l'exotisme un peu loin ... Nous nous sommes approchés et de près également c'était tout à fait spectaculaire :

 

Nous l'avons caressé, lui avons parlé, je crois même qu'on a chanté, après tout ce n'est pas tous les jours que l'on a un Titan sous la main !

Et puis nous l'avons laissé là, dans la forêt du Gemenc, pleine de bruits et d'odeurs, pleine de mystère aussi :

Et nous sommes retournés à la civilisation, à la ville, à la bière bien fraîche !

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 18:16

Les chaleurs féroces de Budapest ... Imaginez que certaines nuits il faisait plus de 35° dans la ville ! Quant au jour, je vous laisse imaginer ... Entre journées caniculaires et nuits qui ne l'étaient pas moins, ce fut donc un séjour un peu chaotique pour lequel je vais me contenter de vous livrer quelques images ...

Savez-vous de quoi il s'agit ? Cela ne vous rappelle rien ? Eh bien oui il s'agit de l'entrée principale du nouveau Musée d'Ethnographie ! Encore une fois une entrée dissimulée (cf le musée de Lausanne) qui donne un peu au visiteur le sentiment de se faire avaler par l'énormité du bâtiment.

Mais une fois qu'on a osé entrer dans le ventre de la "baleine", que d'espace ! On est tout d'abord accueilli par une immense maquette de Budapest :

Maquette d'autant plus intéressante que, grâce à des tablettes numériques (que vous pouvez voir au premier plan sur la photo), on peut obtenir des informations supplémentaires sur tel ou tel endroit de la capitale.

Le Városliget (ou "jardin de ville"), périmètre où se trouve le Musée et où foisonnent les projets comme la nouvelle Maison de la Musique, n'est bien sûr pas oublié :

Assez fascinant, ce tout petit musée à l'intérieur de son immense modèle ...

N'oublions pas que le Musée d'Ethnographie a été inauguré il y a peu et que beaucoup d'objets n'ont pas encore été déplacés de l'ancien musée (qui était magnifique lui aussi, dans le genre "palais du 19ème") au nouveau. On le sent bien avec tous ces espaces encore vides, même si d'autres sont bien (trop ?) remplis :

Une immense galerie vitrée emplie de poteries venant de toute la Hongrie, et même des différentes parties du monde (sauf que nous n'avons pas pu trouver une seule poterie de France !) longe un vaste escalier où il faut faire attention de ne pas se casser la figure (il paraît qu'il y a eu des accidents de personnes âgées aux premiers jours d'ouverture !) :

et ça fait haut quand même !

Après cette visite un peu souterraine tout de même (un de nos amis a dit qu'il se sentait comme dans le métro ...) nous avons émergé sur le fameux toit-terrasse ... qui se trouve en partie au niveau du sol !

Malgré la chaleur cela faisait du bien de retrouver un peu de "vraie" lumière ...

Et voilà on est sorti de la "baleine" et on a longé ses flancs pendant un grand moment parce que c'est une grande baleine ...

 

D'ailleurs on a peut-être mieux compris la présence de ces pixels, après notre visite. En effet la première interprétation, évidente, c'est la modernité mais si l'on y regarde de plus près on s'aperçoit que ces pixels reprennent des motifs de broderie ancienne, d'où l'alliance entre tradition et modernité. 

Quoi d'autre à Budapest, à part la chaleur, la famille, et les amis ?

Ah oui, nous avons fait une escapade "en amoureux" à Szentendre, petite ville d'artistes et de poètes que nous affectionnons particulièrement. Il s'agissait d'abord de trouver un peu de fraîcheur au bord du Danube :

ce qui fut fait !

Mais aussi de visiter une grande exposition d'Anna Mark, artiste de renom que nous avons la chance de connaître personnellement. Le lieu, un musée de la ville, est un peu caché et pas si facile à trouver. En plus, quand nous sommes arrivés nous avons eu affaire à une espèce de cerbère mal dégrossi qui avait vraiment l'air de se demander ce qu'on venait fiche là !

L'exposition elle-même était très belle, enfin je suppose parce que je dois avouer que j'ai un peu de mal avec les œuvres d'Anna. Comme il s'agissait d'une rétrospective, j'ai essayé de mesurer l'évolution de son art au fil du temps mais là non plus je ne peux pas dire que j'ai été très content de moi !

j'ai relevé plusieurs fois le mot "surréalisme" dans les textes d'accompagnement mais je l'ai cherché en vain dans les œuvres elles-mêmes ...

Ensuite, dans le soir qui commençait à tomber nous nous sommes promenés dans les rues de Szentendre et, croyez-moi, avant de retrouver l'agitation et la fureur de Budapest, cela faisait vraiment du bien !

De retour dans la capitale, je dois bien avouer que j'étais un peu terrassé, alors j'ai laissé Ma Douce et son papa aller à la découverte d'autres nouveautés, comme le Pénzmúzeum (ou "Musée de l'Argent") parce que Beau-Papa s'intéresse à l'histoire dont parlent ces médailles anciennes :

d'après ce qu'ils m'ont dit c'est archi-moderne et complètement interactif ...

Sur leur chemin ils ont découvert également, pas loin du Parlement, quelque chose d'assez étonnant et de très "historique", le Aranyvonat ou "Train d'or" :

Bien sûr cela commémore quelque chose, il n'y a qu'à remarquer les dates, mais quoi ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer en 1038 tout d'abord, en 1938 ensuite ? En tout cas quelque chose de suffisamment important pour que l'on impose à deux figurants courageux de porter uniformes et houppelande par cette chaleur infernale !

Bien sûr cela commémore quelque chose, notamment les 900 ans de la mort de Saint Etienne, premier roi de la Hongrie, dont les reliques sont partis en voyage en 1938. Les Hongrois aiment à commémorer.

Et voilà que notre nouvel "été hongrois" est déjà presque fini ... Il y fait toujours chaud, comme le prouve cette photo de plage à Baja, où nous sommes redescendus avant de repartir pour la France :

il faut bien vous dire qu'en temps "normal" le Danube peut monter jusqu'aux arbres ...

Nous avions prévu de repartir un dimanche mais comme je ne me sentais pas très bien (nous avons compris un peu plus tard qu'il s'agissait probablement des premières atteintes du Covid) nous avons remis notre départ au lundi. Nous en avons profité, malgré une météo assez moyenne, pour emprunter le petit train touristique du Gemenc, la forêt alluviale toute proche de Baja, celle où nous avions découvert le "Titan" quelques jours auparavant (voir épisode suivant) :

Très pittoresque, ce petit train, avec ses banquettes en bois et sa machine à vapeur ! Il emmène ses passagers à travers la forêt, au milieu de laquelle nous louchons à force d'essayer de dénicher des bêtes sauvages. Heureusement des enclos existent, un pour des sangliers aux museaux étonnamment pointus, un autre pour des cervidés mollement allongés dans une prairie ... L'endroit de la gare est assez bien conçu, avec des salles d'exposition sur la faune locale ainsi qu'une très belle carte de Hongrie où figurent les différentes espèces d'arbres.

Mais voilà que la boucle était bouclée, et que l'Hexagone nous appelait. Alors une dernière image de train, qui rappelle un peu celle du musée de Lausanne, par où nous avons commencé ce voyage :

Szia everybody, so long, so long !

Partager cet article
Repost0